Guinée : les impasses d'une transition

Dans une fuite en avant inutile et une confusion totale, le CNRD a renié les engagements pris le 5 septembre 2021 et les jours suivants. De plus, il a relégué au second plan la charte de la transition, seule capable de régir le fonctionnement de l'État durant cette période transitoire. Sans ligne directrice claire ni objectifs précis, il agit sans discernement, se donnant pour mission la refondation de l'État aujourd'hui et, demain, la promotion de projets de développement, alors que les Guinéens aspirent simplement à des réformes de souveraineté pour enfin voir l'avènement d'un véritable État de droit garantissant les libertés, la démocratie et le développement socio-économique. 

La transition politique en Guinée, conduite par le CNRD et incarnée par le Premier ministre Amadou Oury Bah, s’avère être une illusion fondée sur des promesses de réformes économiques et sociales qui masquent mal une continuité avec les pratiques autocratiques et corrompues du passé. Le régime mise sur des projets infrastructurels hypothétiques et un populisme assumé pour maintenir son pouvoir, en violation totale de la charte de la transition et du chronogramme en 10 points négocié avec la CEDEAO, et ignore les véritables aspirations de la population, notamment en termes de droits fondamentaux et de dialogue politique inclusif.

La gestion économique du pays, bien que soutenue par une croissance minière, reste fragile et peu diversifiée, laissant la majorité des Guinéens dans une pauvreté honteuse. Les restrictions croissantes des libertés civiles et l’exclusion des principaux partis politiques exacerbent une crise économique et sociale déjà profonde, menaçant de plonger le pays dans une démagogie et une dictature renforcées. En somme, les Guinéens, désillusionnés, attendent impatiemment la fin de ce régime pour espérer un avenir meilleur.

Plus d'amples informations se trouvent ci-dessous dans l'analyse complète de Alpha Bacar Guilédji "Écrasons l'infâme".