Haut Commandement de la Gendarmerie Nationale : Sale temps pour le Général Mathurin Bangoura et l'homme d'affaires Sonny Doumbouya
Comme annoncé hier 27 mars par votre quotidien en ligne, lepetitdepute.com, plusieurs responsables de Compagnies Minières, dont le Général Mathurin Bangoura co-actionnaire de la Guinéenne des Mines étaient ce 27 mars 2024 dans les locaux du Haut Commandement de la Gendarmerie Nationale. Sur convocation initiée de la Gendarmerie des Mines et de la Géologie, service mis en place en mai 2022 par le Ministre de la Défense Nationale Général Aboubacar Sidiki Camara (Idi Amin) lire https://www.lepetitdepute.com/details-article/creation-dun-super-ministere-des-mines-au-dessus-lactuel-chapiteau-de-ministre-moussa-magassouba.
Selon une source documentaire datée du 24 mars 2024, c’est à la suite du résultat de l’enquête sur ces deux sociétés minières Guinéenne des Mines (GDM) et Alliance Minière Responsable (AMR) que la Gendarmerie a pris la curieuse décision (sans une consultation préalable du Ministère des Mines et de la Géologie) de la “nécessité du retrait” de leurs permis d’exploitation.
On est donc en droit de dire sur la base d’informations bien sourcées à Conakry que l’audition de plusieurs agents des sociétés minières AMR et GDM se poursuit ce 28 mars à Conakry. Notamment celle de M.Sonny Doumbouya PDG d’Alliance Minière Responsable.
La Gendarmerie reproche à la GDM « le non versement depuis 2022 des taxes et des redevances, la disparition des garanties financières ou perte des capacités techniques qui garantissent, au moment de la délivrance du titre minier, la bonne exécution des opérations d’exploitation, une dette de plus de 20 milliards GNF auprès de Afriland First Bank et BIG (Banque Islamique de Guinée) ». Si pour GDM, une source technique ne réfute pas le retard des arriérés sur la taxe superficiaire d’environ 15000 Dollars qu’elle justifie par les restructurations internes de l’entreprise et la construction des infrastructures portuaires. Toutefois, cette source regrette que la Gendarmerie évoque la possibilité d’un retrait du titre minier en lieu et place d’un recouvrement.
En plus la Gendarmerie reproche à GDM, « une cession totale, transfert ou amodiation de l’ensemble des droits miniers sans l’autorisation préalable de l’administration Guinéenne ». Et la Gendarmerie révèle ce qu’elle qualifie comme conflits d’intérêt : M. Mathurin Bangoura était à l’époque des faits proche du pouvoir (Alpha Condé) et dépositaire de l’autorité publique (Gouverneur de la ville de Conakry) et M. Mori Diané est aussi décrit comme étant proche de l’ancien régime Guinéen (Alpha Condé). Enfin, la Gendarmerie constate, sans prendre en considération les chantiers des infrastructures, la suspension de l’exploitation depuis plus d’une année, sans motif légitime et de façon préjudiciable à l’intérêt général.
Conséquemment, le co-actionnaire de la GDM, le Général Mathurin Bangoura a, selon des sources, passé, ce 27 mars, une journée stressante avec un pénible pied-de-grue devant les services du Haut Commandant de la Gendarmerie que dirige avec rudesse le Général Balla Samoura.
Si la question des personnalités politiquement exposées est régie par des normes nationales et internationales, un praticien du secteur des industries extractives précise que, « l’endette auprès du système bancaire ou institutionnel est un dénominateur commun à toutes les compagnies minières du monde et ne saurait, dans certains cas, justifier une perte des capacités techniques et financières ».
Interrogée, une source proche de GDM n’a pas souhaité commenter la situation qu’elle qualifie tout de même « d’abus de pouvoir ». Des sources confirment que le Général Mathurin Bangoura aidé par ses avocats a quitté, cet après-midi du 28 mars, les locaux de la Gendarmerie Nationale.
Ensuite les trois agents d’AMR (Directeurs des relations communautaires, du HSE et des Opérations) et le responsable des relations communautaires de GDM, après une première comparution devant la gendarmerie régionale de Boké et leur transfèrement à Conakry, ont été relaxés. Laissant place à l’audition corsée de M. Sonny Doumbouya PDG d’Alliance Minière Responsable.
Sur les motifs de l’interpellation de des responsables d’AMR, les investigations de la Gendarmerie des Mines et de la Géologie reprochent à l’entreprise ceci : « Depuis 2018, taxes et dividendes n’auraient été versés à l’État, la cession de AMR d’une valeur de $4 milliards à AXIS contre 1 Euro symbolique ainsi que la suspension des activités d’exploitation ». Et pour une source proche d’AMR « il s’agit plutôt d’une manipulation qui vise à déposséder un Guinéen au profit des Lobbies qui rodent au tour de la Junte ».
Il faut noter qu’une enquête contre AMR est pendante par devant le Parquet National Financier de Paris. Ce qui est une des conséquences des investigations dont des médias français se sont déjà fait l'écho.