Secteur minier: La junte à l'épreuve des caprices de Rio Tinto et la ruse chinoise
Le conseil des Ministres du jeudi 23 mars 2023 a rappelé que, « le Président de la Transition a indiqué avoir présidé le 18 mars 2023, la cérémonie de relance des travaux du projet Simandou, qui est intervenue quelques jours après la signature du Pacte d’actionnaires entre la République de Guinée et les partenaires industriels (Winning Consortium Simandou et Rio Tinto) ».
Dans la même lancée, le colonel Mamadi Doumbouya a également fait savoir que « cette relance des travaux est le fruit de négociations approfondies qui ont été menées depuis quelques mois pour défendre les intérêts du peuple souverain de Guinée ».
En outre, le colonel Doumbouya a révélé que « la négociation de certains documents est en cours pour parachever le processus contractuel. A cet effet, il a félicité et encouragé une fois de plus tous les acteurs qui contribuent à défendre les intérêts du peuple de Guinée dans le projet Simandou ».
Pour une source proche du colonel Doumbouya, « la Guinée est au courant de la réticence du service juridique de Rio Tinto à cautionner toute signature d’engagement contraignant avec la junte, car il est de coutume que les contrats conclus sous une transition militaire soient remis en cause par des futurs gouvernement plus légitimes ».
En plus, dit une source proche du colonel Doumbouya, « nous savons que nous n’avons pas le même agenda avec Rio Tinto. Car si le gouvernement guinéen espère une mise en exploitation des infrastructures du Simandou en 2025, on est averti par des sources internes à la compagnie que Rio Tinto est dans la dynamique de 2027 ».
Et pour réussir son plan de contrôle de l’évolution du projet Simandou, une source technique dit que « la décision initiée par la Guinée et appuyée par Rio Tinto, de confier la gestion des appels d’offres et d’attribution des contrats de construction, à la CTG (compagnie du Transguinéen) est un vœu de la Guinée mais un piégé en même temps. Sinon comment peut-on confier le procurement à une structure non encore totalement fonctionnelle ? Ceci va occasionner un retard dans l’exécution des délais de construction des infrastructures qui ne sera imputable qu’à la Guinée ».
Tout ce qui a été fait, à Maféréya dans la préfecture de Forécariah, pendant la cérémonie officielle de relance des travaux de construction des infrastructures du projet de minerai de fer de Simandou « n’est qu’une campagne de communication parce que les documents dont il tient pour source ne sont pas contraignants » a fait noter une source juridique d’une des parties aux négociations en cours, des accords juridico-techniques du cadre d’investissement.
Alors que pour une autre source locale, « nous pensons que la présidence de la République finira par comprendre que RioTinto cherche à aligner sur son propre agenda, les autres investisseurs internationaux du projet Simandou. En tout cas, certains acteurs de l’administration publique auraient malheureusement cessé de croire à certaines projections du projet, pourtant duquel nous espérions rapidement engranger des grands revenus en notre qualité de gestionnaire du portefeuille de l’État dans le secteur minier ».
Pour une source guinéenne « toutess les missions à l’étranger du président du CA de CTG ont été annulées, afin que ce dernier préparent les prochaines séances de négociation des documents complémentaires du projet de minerai de fer de Simandou ». De ce fait, M.Bouna Sylla n’a pu effectuer ce mois-ci le déplacement pour le sommet sur la Bauxite à Miami aux Etats-Unis encore moins pour le printemps des institutions de la Bretton Woods àWashington.
Toutefois, selon un communique officiel de la compagnie, Rio Tinto Simfer, ses sous-traitants et fournisseurs de main d’œuvre ont signé ce mercredi 31 mai 2023 un accord-cadre établissant les exigences spécifiques en matière d’emploi local pour la construction des blocs 3 et 4 du projet Simandou. Cet accord a été élaboré avec le concours de l’Inspection générale du travail et la Confédération Nationale des Travailleurs de Guinée (CNTG). Il vise à assurer une participation accrue des travailleurs guinéens tout au long des différentes phases de construction du projet. Des directives claires et contraignantes y sont définies pour tous les contractants, y compris les sous-traitants et les fournisseurs de main-d'œuvre, afin de promouvoir l'emploi local et le développement de la main d’œuvre guinéenne dans le strict respect du code du travail.

