Programme Simandou 2040 : Kabéruka souligne l'importance d'une gouvernance rigoureuse et d'investissements stratégiques pour un développement durable
Dans la nuit du 24 octobre, la délégation gouvernementale guinéenne, composée de quatre ministres, du Gouverneur de la Banque Centrale et de Madame Sidibé Fatoumata Kaba, Ambassadrice de la Guinée aux États-Unis, a organisé une présentation du Programme Simandou 2040 à Washington DC.
La présentation préliminaire du programme et les deux panels de discussion ont été modérés successivement, par Madame Hawa Barry, l'ancien ministre Lamine Doumbouya et Habib Hann. Parmi les intervenants, figurait Donald Kabéruka, ancien président de la Banque Africaine de Développement (BAD), expert reconnu en matière de développement économique africain.
Le premier panel, composé de Donald Kabéruka et des ministres Djami Diallo (Environnement et Développement Durable), Ismaël Nabé (Plan et Coopération Internationale) et Mouranah Soumah (Économie et Finances), a abordé les principaux défis économiques du programme Simandou 2040. M. Kabéruka, avec une expertise technique affirmée, a souligné que les ressources naturelles ne représentent une véritable valeur pour la population que si elles sont correctement exploitées grâce à une gouvernance efficace et des politiques économiques cohérentes.
Kabéruka a mis l'accent sur trois enjeux majeurs pour le projet Simandou:
Premièrement l'exploitation des ressources naturelles doit être le moteur d'une croissance inclusive et durable, accompagnée d'une gestion rigoureuse des revenus afin d'assurer un impact durable sur l'économie guinéenne. De plus, une part significative de ces revenus doit être investie dans l'éducation, pour former une nouvelle génération de spécialistes.
Kabéruka a également souligné que la relation entre le gouvernement et le secteur privé doit être fondée sur la confiance réciproque, une condition essentielle pour attirer les investissements nécessaires.
Le deuxième grand défi, selon Kabéruka, est de nature sociale et gouvernementale. Pour lui, le partenaire principal du programme est la population guinéenne, et non simplement les investisseurs ou les bailleurs de fonds. Les politiques sociales doivent être au cœur de la stratégie pour assurer que les bénéfices du projet Simandou se traduisent en améliorations tangibles pour les citoyens.
Troisièmement, Kabéruka a insisté sur l'importance d'une régulation efficace et d'une gestion prudente des revenus, avec une attention particulière au contenu local et à la gestion des flux migratoires liés à l’exploitation minière.
A son tour, le ministre Ismaël Nabé a présenté le Programme Simandou 2040 comme un plan stratégique visant la bonne notation de la Guinée par les institutions financières internationales, tout en développant les infrastructures essentielles pour améliorer le cadre de vie des Guinéens. Il a précisé que le projet comprendra 25 initiatives, qui seront réalisées à travers des partenariats public-privé (PPP), des joint-ventures et des sociétés mixtes, garantissant ainsi une répartition équitable des bénéfices après le remboursement des dettes.
Pour assurer une gestion efficace du projet, un cabinet d'accompagnement et un task force dédié seront mis en place sous la supervision du Comité Stratégique de Simandou, dirigé par le ministre Djiba Diakité.
Le second panel, avec la participation du ministre du Budget Facinet Sylla, du Gouverneur de la Banque Centrale Karamo Kaba, de Christophe Walter (Global Survey Advisory) et d’Oussseynou Nakoulima de la Société Financière Internationale (SFI), a discuté des priorités d'investissement. M. Kaba a précisé qu’il n'existe pas de projets prioritaires spécifiques au sein du Programme Simandou 2040, car tous les projets sont considérés comme urgents pour le développement global de la Guinée. Il a insisté sur la nécessité d'agir rapidement pour maximiser l'impact du programme sur l'économie nationale.
Le Gouverneur Kaba a annoncé que les revenus annuels de la Guinée sont estimés à 5 milliards de dollars, et que dans le futur le projet Simandou pourrait générer à lui seul 2 milliards de dollars supplémentaires.
Le ministre du Budget, Facinet Sylla, a quant à lui appuyé les propos de Kabéruka en réaffirmant l’importance d’une bonne gouvernance et de l’application rigoureuse des politiques économiques pour transformer les richesses naturelles en un moteur durable de développement.