Siramamba Mining : vers un octroi exceptionnel de licence minière à Siguiri dans un contexte sensible

Selon des sources généralement crédibles, la Présidence de la République envisagerait d’accorder, à titre exceptionnel, une licence d’exploitation minière au projet d’exploration aurifère situé dans la préfecture de Siguiri, porté par la société Siramamba Mining. Une telle décision, si elle venait à être confirmée, constituerait une étape significative dans la gouvernance du secteur minier guinéen, tant par son calendrier que par son contexte institutionnel.
D’après les informations recueillies, la signature de l’acte d’octroi pourrait intervenir au cours du mois de janvier 2026. L’annonce officielle serait envisagée pour le 19 janvier, à l’occasion du lancement du cadastre minier digitalisé, un événement à forte portée symbolique, présenté par les autorités comme un levier de modernisation, de transparence et de rationalisation de la gestion des titres miniers. Cette annonce pourrait être faite par M. Djiba Diakité, Ministre Directeur de Cabinet de la Présidence de la République, conférant ainsi à la décision une dimension politique et administrative notable.
La société Siramamba Mining est dirigée par M. Tidiane Koïta, Président-Directeur Général, également président de l’Association des orpailleurs de Guinée. Son actionnariat comprend notamment MM. Djiba Koïta, Mohamed Traoré et Tidiane Condé. Le projet est présenté comme stratégique pour la préfecture de Siguiri, une région historiquement marquée par l’exploitation aurifère, aussi bien artisanale qu’industrielle, et au cœur des enjeux économiques liés à l’or en Guinée.
Cependant, l’éventualité d’un octroi exceptionnel de licence intervient dans un contexte particulièrement sensible. À ce jour, selon des sources administratives, plus de vingt-cinq sociétés minières disposant de dossiers jugés complets demeurent en attente d’une décision concernant leurs demandes de permis d’exploitation. Cette situation soulève des interrogations légitimes quant au respect de l’équité administrative, à la transparence des procédures et au principe d’égalité de traitement entre opérateurs économiques, tels que consacrés par le Code minier et les standards de bonne gouvernance publique.
Dans ce cadre, une décision dérogatoire, si elle n’est pas strictement encadrée et dûment motivée, pourrait nourrir des perceptions de traitement préférentiel et fragiliser les efforts engagés par les autorités pour renforcer la crédibilité et la prévisibilité du système de gestion des titres miniers. Elle pourrait également exposer l’administration à des risques de contestation juridique, notamment de la part des opérateurs en attente, susceptibles d’invoquer une rupture d’égalité devant le service public.
En conséquence, si l’octroi de cette licence venait à être confirmé, il appellerait nécessairement une justification juridique rigoureuse, fondée sur des critères objectifs, transparents et vérifiables. Une motivation claire et accessible de la décision serait indispensable afin d’en démontrer la conformité au cadre légal et réglementaire en vigueur, tout en préservant la cohérence du processus de réforme et de modernisation de la gouvernance minière nationale.
Dans un contexte où le lancement du cadastre minier digitalisé est présenté comme un tournant vers une gestion plus transparente et plus rationnelle des ressources minières, la manière dont ce dossier sera traité constituera un test déterminant pour la crédibilité des engagements des autorités en matière de bonne gouvernance du secteur extractif.