Société Navale Guinéenne : le doute persiste sur de nombreuses transactions effectuées par la Direction Générale

Les transactions entre la Société Navale Guinéenne (SNG) et les sociétés Tangerine Ressources (ou Tangerine Resources) et la Mine Consulting SARL méritent d’être élucidées par les institutions habilitées à veiller sur l'usage des deniers publics. Les premières transactions bancaires concernent l'achat de trois traversiers, un navire neuf pour le cabotage de 180 places et un autre de 12 places (ce dernier est fourni par Mine Consulting SARL). L’intérêt de lepetitdepute.com pour ces transactions est dû au fait que, selon des sources concernées par l’opération, il n'y aurait nulle trace des ces traversiers ainsi que du navire correspondant au cabotage de 180 places, dans le patrimoine de l’entreprise.  

Des sources locales qui ont été contactées, sont formelles là-dessus. Et d'après elles, les types d'engins marins dont dispose la SNG sont les suivantes : deux traversiers de capacités respectives de 70 et 90 places offerts par la Société Minière de Boké (SMB) à la Guinée, un traversier Île de Loos acheté en 2014 et qui est dans un chantier naval en Sierra Leone depuis 2022 pour carénage et un navire d'occasion chinoise de 250 places fabriqué en 1998. 

Ces sources accusent plutôt la Direction Générale de la SNG d’avoir payé pour ces traversiers “fantômes”, un montant de 1 050 000 USD. Paiement que la Direction Générale de la SNG ne conteste pas mais précise que la livraison de ces navires retarde parce qu’il y a eu tremblement de terre en Turquie. Et que ce séisme ait impacté les ateliers du fabrication du fournisseur. Ajoutant que ces navires seront bientôt livrés. 

Selon cette fois-ci des données comptables et bancaires, l'entreprise basée en Sierra Leone en faveur de laquelle ces paiements ont été effectués est effectivement Tangerine Ressources. Celle-ci  appartiendrait à un Nigérian vivant en Sierra Leone.  Ces sources précisent que c'est également Tangerine Ressources qui a livré le navire pour le cabotage sous régional objet des détails ci-dessous. 

D'après des informations collectées par lepetitdepute.com, la Direction Générale de la SNG aurait obtenu de son Conseil d'Administration (CA), l'autorisation d'acquisition de moyen naval (navires) pour relancer ses activités génératrices de revenus. Et c'est dans ce cadre, qu'une délégation mixte constituée des membres du CA et des Directeurs Sectoriels  de SNG ont effectué une mission en République Populaire de Chine durant une dizaine de jours. 

Finalement,  la Direction Générale de la SNG  a acquis un Catamaran chinois (navire à 2 coques) de seconde main (occasion chinoise), d'une capacité de 320 places, mais sans cale pour les bagages des passagers. Ce navire a, selon toujours ces sources concernées par ces transactions, été fabriqué en 1998. Il serait donc âgé de 27 ans. 

Ces sources révèlent ensuite un paiement en 2023 par la SNG de 2 100 000 USD, soit à l’époque, un peu plus de 18 Milliards GNF pour cette acquisition du Catamaran. Ce navire qui devait  desservir les ports de la sous- région, a finalement été destiné au transport de personnes sur le trajet Conakry-Kamsar. 

Le week-end  du 20 août 2023, des sources indiquent que la Directrice Générale Mme Doussou Nabé aurait même effectué un voyage en Sierra Leone pour réceptionner ledit navire et le conduire  à la Gare maritime de Sandervalia (Conakry). 

Selon toujours ces sources, ce navire Catamaran rebaptisé Nimba, n'a pu accoster dans ladite Gare maritime. Et pour cause? Le pont en place fait de façon artisanale, c’est-à-dire, à base de planches posées sur des fûts en plastique ne pouvant pas le recevoir. On aurait donc été obligé d'envoyer en mer une petite vedette pour ramener la Directrice générale et quelques proches collaborateurs sur la terre ferme.  

 Finalement, apprend-on,  la Direction Générale de la SNG a trouvé l'accord avec les autorités portuaires de Conakry pour  faire accoster ce navire au Port autonome de Conakry. 

Ces sources insistent sur le fait qu'un navire d'occasion de 27 ans de ce type et à ce prix est une arnaque, dont l'ampleur n'a pas de référence dans l'histoire navale. Ensuite, poursuivent les mêmes sources, sur le plan technique,  un navire de 27 ans de ce type n’est qu’une épave,  et il serait dangereux pour la sûreté des passagers. Alors comment un État sérieux peut-il laisser une entreprise publique se procurer d’un navire d'occasion de 3 décennies à ce prix? Quid de la sécurité des passagers? 

M.Yamoussa Conté l’ancien Procureur Général de Conakry  avait signé le 28 mars 2023 des injonctions aux fins de poursuites judiciaires pour des faits présumés de détournement des deniers publics contre les responsables de la Société Navale Guinéenne. En ce moment, il s’agissait d’un montant total de 25 Milliards GNF relatif à la rénovation du siège administratif d’une part et de d’autre part, pour la reconstruction et l’extension de la Gare Maritime de Sandervalia. Des injonctions restées lettre morte. Qu'en sera-t-il de cette nouvelle affaire de traversiers? Attendons de voir. Plus des détails dans les prochaines livrons!