Administration publique guinéenne : La course effrénée à l'enrichissement illicite se poursuit

L’administration publique guinéenne totalement caporalisée depuis le 5 septembre 2021, par le colonel Mamadi Doumbouya est à présent conduite par des ministres-athlètes, candidats à la course effrénée à l’enrichissement illicite dans certains départements ministériels, à travers des réformes souterraines. 

Certains de ces départements ministériels travaillent d’arrache -pieds à opérer rapidement en catimini des réformes en contradiction avec la loi L-025 du 03 juillet 2018 portant organisation générale de l’administration publique. 

Bien que cette loi détermine les règles générales de création et d’organisation des services de l’administration publique ainsi que les critères de classification, on apprend des sources internes que « certains ministres qui sont animés par l’enrichissement illicite s’empresseraient à chambouler la structure des départements ». 

Tout porte à croire que certains ministères souhaitent transformer les directions nationales en directions générales, alors que ces deux structures sont largement différentes. Car au sens de la loi L-025, une direction nationale est une structure qui appartient à la catégorie des services centraux de l’État, dont la compétence est unique pour le territoire national. Et qui met en œuvre la politique du gouvernement dans le domaine de ses missions spécifiques. 

Une direction générale quant à elle, est un service public doté de l’autonomie de gestion et financière et qui remplit une mission spécifique, soit de gestion soit de production de biens ou de services. 

C’est pourquoi le Président de la Transition Mamadi Doumbouya doit exiger le respect de la loi L-025. Car pour élémentariser, les directions nationales sont des organes centraux de gestion appelées communément des organes consultatifs de contrôle et les directions générales quant à elles assurent la mise en œuvre des textes réglementaires. 

C’est d’ailleurs une forme de corruption passive que les départements qui souhaitent apporter des réformes sont en train de dérouler. Parce qu’une telle action, à la hâte, exigera une mobilisation accrue des fonds pour l’opérationnalisation de ces futures directions générales. D’ailleurs, si nous nous référons au dernier rapport de mission d’évaluation de la situation financière des organismes publics et sociétés à participation minoritaire de l’Etat (une évaluation exigée par le colonel Mamadi Doumbouya pendant le conseil des Ministres du jeudi 08 septembre 2022), on ne retiendra que de la mauvaise gestion. 

Parce qu’une mission conjointe des Ministères de l'Economie et des finances et du Budget, chargée d'évaluer la situation financière des organismes publics et sociétés à participation minoritaire de l'état, a constaté en décembre 2022 que 75% des sociétés relevant du portefeuille de l'état n'ont payé en 2021 et 2022, aucun dividende au Trésor public. Alors que l'acquittement en 2022 de cette obligation par 17 sociétés sur 67 se chiffre à 786,35 milliards GNF contre 608,27 milliards GNF  en 2021 soit une progression annuelle de 29,3%, imputable en grande partie à l’accroissement exponentiel des encaissements pendant les trois derniers mois (période de cette mission d’évaluation).