Chambre de commerce d’industrie et d’artisanat de Guinée (CCIAG) : Du plomb dans l’aile
La Chambre de commerce serait en train de vivre ses derniers jours. Du moins si l’on s’en tient au climat délétère qui règne au sein de cette organisation, pourtant portée récemment sur ses fonts baptismaux. Ce délitement précipité serait lié à l’emprise qu’exercerait le département du Commerce sur la CCIAG. Réduisant ainsi fortement la marge de manœuvre du directoire de l’institution. Notre dossier d’enquête va s’étendre d’ailleurs dans la même foulée au ministère du Commerce, où notre limier en chef a pu glaner des bribes d’informations sur les petites affaires du maître des lieux, M. Bernard Goumou. Accusé de népotisme et de gestion opaque.
Mise en place tout récemment avec fracas, la CCIAG est aujourd’hui en passe de connaître une fin prématurée, si l’on n’y prend garde. La cause première de l’éclatement perspective de cette institution économique et financière serait le processus d’élection de ses membres, qui serait déroulé dans un climat d’opacité total. Ayant été géré de bout en bout par le ministère du Commerce et de l’Industrie et des PME. On apprend également que des commerçants seraient mécontents, car ils auraient mis à la disposition du bureau de la CCIAG des camions de sucre et de riz pour soulager la population, contre la cherté des prix. Mais malheureusement ce seraient plutôt, selon des sources, le Ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation M. Mory Condé et son homologue du Commerce de l’industrie et des PME M. Bernard Goumou qui auraient été les bénéficiaires finaux de cette opération.
En plus, l’actuel président de la CCIAG aurait, selon nos sources, pris une décision de mise en congé technique de 44 travailleurs, ceci en violation de la législation du travail en ces articles 155.1 et 155.5. Mesure contre laquelle les syndicats seraient vent debout.
Nomination népotique au Ministère du Commerce, de L’industrie Et des PMEs
On se rappellera que c’'est à travers le décret que le président de la transition Mamadi Doumbouya a procédé à la nomination de l’équipe du ministère du Commerce, de l’Industrie et des PMEs. Mais avant cela, était intervenue la nomination des membres du cabinet du Ministre Bernard Goumou. Une scène cocasse s’y serait, selon toujours nos sources, passée à cette occasion, car le ministre Goumou aurait proposé dans son projet de décret, la nomination d’un certain Lanciné Djoulouba Condé, en qualité de conseiller chargé de mission.
On apprend qu’à cette occasion, Dr Dansa Kourouma (actuel président du Conseil National de la Transition) aurait fait preuve d’une grande vigilance, car il aurait constaté que M. Lanciné Djoulouba Condé aurait un CV et certains de ses diplômes douteux. Ce qui aurait donc conduit au rejet de cette nomination.
Plus tard, témoignent des sources, le ministre Goumou aurait pris un arrêté nommant M. Condé, Attaché de cabinet avec fonction de chargé de Mission. Ce serait aujourd’hui l’homme à tout faire au sein du ministère du Commerce.
Dans le décret D/2022/0162/PRG/CNRD/SGG du 17 Mars 2022, on constate qu’il y a, à tous les postes stratégiques et considérés comme juteux du ministère, des membres de la famille du Ministre.
Des sources ont cité entre autres :
Le Directeur National Adjoint de l’Industrie, qui serait le frère du Ministre. Il s’agit de : Alain Niankoye Goumou.
Le Directeur Général Adjoint de l’Agence de Gestion des Parcs Industriels, qui serait son beau-frère. Il s’agit de M. Koly Koné.
Le Directeur Général Adjoint de l’Institut Guinéen de normalisation et de métrologie serait lui, son cousin. Il s’agit de M. Thié Koto Doré. On apprend qu’il habite même chez le ministre.
Cela sans évoquer les actes de nominations de ses proches, établis par lui-même au sein du Ministère qui, aujourd’hui serait devenu une vraie entreprise familiale.
Rénovation du ministère du commerce, de l’industrie et des PMEs
Dès sa prise de fonction, le Ministre Goumou a, selon des observateurs interne, déclenché des travaux de rénovation du ministère dans une totale ambiguïté. A rappeler que ces travaux, en plus de l’extension du ministère avaient fait objet d’un contrat pour un montant de GNF 54, 23 milliards. Le Ministre Goumou aurait, selon toujours ces sources, procédé à l’annulation pure et simple du dit contrat, tout en attribuant le marché de rénovation d’une valeur estimée à plus de GNF 3 milliards « à l’entreprise de sa femme, sans aucun appel d’offre ». En l’absence de contrat, car il n’y a pas eu d’appel d’offre, la ligne budgétaire allouée aux travaux de rénovation et d’extension ne pouvait pas être utilisée pour payer l’entreprise. Le Ministre, et son pool financier sont supposés avoir donc procédé au détournement des fonds destinés à l’achat des dotations de carburant pour payer l’entreprise de sa femme, en violation totale du code des marchés publics.
Pour se couvrir, le Ministre affirme à qui voudrait l’entendre, qu’il aurait reçu l’onction du président de la transition pour effectuer les travaux dont il est question.
L’enquête a été transmise ce 25 mai 2022, au ministre Bernard Goumou pour sa version et qui a répondu « je n’ai aucun commentaire à propos de cet article mais beaucoup d’incohérences et de contres vérités ».

