Griefs contre le Ministre de la Justice : Vers une éventuelle évacuation médicale de l'ancien Premier ministre Kassory Fofana
Les nouvelles reçues ce 23 mai, concernant la santé de l’ancien Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana en détention préventive mais alité dans un hôpital de la place, seraient inquiétantes. Certains de ses proches estiment que celle-ci se serait sérieusement dégradée. Cette situation sanitaire de l’ancien substitut du Président Alpha Condé victime d’un coup d’État depuis le 5 septembre 2021, est jugée si critique, qu'on ne peut en dire davantage. Ce qui rendrait son évacuation à l’étranger inévitable.
« C’est vraiment critique, il a été transféré hier [mardi] dans une salle de soins intensifs.
On est dans l’attente d’une évacuation sanitaire que la clinique a demandée et que le gouvernement tarde à donner » explique une source proche du dossier.
Une source administrative confirme qu’une évacuation, dans les prochains jours, n’est pas à exclure. Si l’on tenait à préserver la vie de l’enfant de Forécariah, qui jusqu’à un passé récent, avait préféré l’ordre à la loi. Et sur ce sujet, le Ministre de la Justice n’a pas, pour l’instant, répondu à notre questionnaire.
Par ailleurs, pour immixtion dans les procédures judiciaires pendantes devant la CRIEF (Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières), on a appris de sources crédibles que des avocats constitués dans la défense des anciens dignitaires du gouvernement du régime d’Alpha Condé ne seraient pas contents des propos du ministre de la Justice Charles Wright, du genre « je ne négocierai pas pour celui qui a volé l'argent de l'État… », qui auraient été tenus au cours d’un récent point de presse animé le 17 mai, par le ministre de la Justice, Garde des Sceaux et des Droits de l’Hommes.
Charles Wright est accusé de s’être substitué aux juges dans la conduite de ces procédures judiciaires.
Se faisant, des avocats constitués pour les intérêts des accusés estiment qu’après avoir « fini de traumatiser les magistrats » le ministre Charles Wright « ne pourra pas faire de même contre les avocats ».
Ces avocats dénoncent l’inégalité de chance et c’est ce qui expliquerait « les multiples décisions judiciaires de mise en liberté conditionnelle en faveur de M.Kassory Fofana, mais jamais exécutées ».
Et décident que tant que les accusés Kassory et compagnie ne sont pas libres, « il n’y aura pas de procès en matière de politique devant la CRIEF. Sinon vous allez les juger seuls, sans leur défense ».
L’on se souviendra également qu’en avril 2022, des anciens membres du gouvernement d'Alpha Condé avait repris, sur introduction du procureur spécial près la CRIEF, leur défilé devant la Direction des investigations judiciaires de la gendarmerie, pour des présumés faits de corruption, détournements, blanchiment des capitaux, de vol et de complicité active dans la dilapidation des deniers publics.
Durant des semaines d’inquiétude et d’incertitude, ils avaient été enttendus devant les enquêteurs « pour une audition sur le fond » avant leur renvoi devant la chambre de l'instruction de la Crief. Il s’agissait, entre autres, de l'ancien Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana, de l'ancien chef du département de l'environnement et du développement durable M. Oyé Guilavogui, de de l'ancien ministre de la Défense Nationale M. Mohamed Diané et de l'ancien ministre des Sports Bantama Sow (ce dernier a dû s’enfuir du pays).
Aussitôt entendus, aussitôt inculpés, ils ont été placés en détention à la maison centrale de Coronthie.
Pendant ce temps, les avocats de l'ancien Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana et compagnie avaient demandé et obtenu, du Président de la CRIEF, l'autorisation de poursuivre le Procureur spécial près la CRIEF, M.Aly Touré. Et un procès en référé pénal a été intenté.
Objectif visé par ces avocats, déclarer les mandats de dépôts des prévenus Kassory Fofana, Mohamed Diané, Oyé Guilavogui et Diakariaou Koulibaly « nuls et de nul effet et obtenir leur mise en liberté ». Peine perdue !
Plus difficile à expliquer, le parquet spécial près la CRIEF a signé le 28 juillet 2022, des nouvelles réquisitions d'interdiction de sortie du territoire national contre le docteur Houssein Challoub médecin conseil à la Caisse Nationale de la Sécurité Sociale et 25 autres dont le docteur Fodé Cissé qui venait à peine de bénéficier « d’un non-lieu » en première instance.
Et puis, après avoir échoué sous les pieds de M.Ismaël Dioubaté ancien Ministre du Budget, la CRIEF cherchait des poux sur le crâne rasé de l’ancienne Directrice des affaires administratives et financières, mais également ancienne ministre de l'Enseignement technique et de la formation professionnelle, Madame Zénab Nabaya Dramé, en l'accusant d'avoir emporté tout l’or de troie. De sorte que le parquet spécial près la CRIEF ait annoncé la mise en branle la police internationale (interpol) pour son extradition.
Et comme on le sait, l’émission d’une notice rouge par Interpol ne veut pas dire qu’un pays où réside le fugitif doit obligatoirement arrêter la personne recherchée.
On laisse le soin à chaque pays où se réfugie le fugitif d’évaluer les infractions, les motifs et les preuves fournies par le pays émetteur de la notice rouge. Interpole ne peut pas arrêter, mais il partage la notice à toutes les polices du monde. Et chaque pays décide ou non de l’exécuter conformément à ses valeurs et à sa législation nationale.

