Prolifération des saisies de drogue à l’aéroport de Conakry : une preuve de l’emprise des barons sur le tissu économique local

A en croire, les multiples saisies opérées récemment à l’aéroport international Ahmed Sékou Touré de Conakry, le trafic de drogue a repris de plus belle en Guinée. En effet, dans la nuit du 5 au 6 octobre, les services du bureau des douanes de l’aéroport ont interpellé une jeune fille ivoirienne du nom de K. Soumahoro, née en 2005, qui était porteuse de 3 kilogrammes de cocaïne. Ce produit qui avait été dissimulé dans le double d’une valise, devait être acheminé par la compagnie Royal Air Maroc (RAM) à l’aéroport de Casablanca au Maroc.
Et le 15 octobre, 7 kilogrammes de cocaïne seront saisis ensuite, sur une passagère de nationalité guinéenne, qui était en partance également pour Casablanca. Cette mule, répondant au nom de M.K Sidibé, née en 1986, a selon des sources concernées, accepté de coopérer et cela aurait permis l’arrestation d’un certain T.C. Sow. Né en 1978, l’homme serait l’un des présumés barons de la drogue, établi dans le quartier de Kipé à Conakry. Ces deux derniers sont mis ce 15 octobre à la disposition des services compétents via le commissariat de l’aéroport pour des investigations plus appropriées.
Aux dires d’un diplomate accrédité auprès de Conakry, « des barons de la drogue ont pris suffisamment de la place dans le système économique local », et d’ajouter que « cela n’aurait pas été possible, s’il n’y avait pas de complicité interne », assurent-ils.
Cet état de fait est considéré par un autre diplomate comme étant « un grand facteur de risque pour un quelconque investisseur obligé d’utiliser le système d'approvisionnement local, car l’argent de la drogue est générateur d’inflation ».